mercredi 14 janvier 2009

Le web 2.0 la plus grosse supercherie du 21ème siècle !

Ce message est disponible sur le nouveau blog à partir de ce lien

Je n'avais pas destiné ce blog à la rédaction de "billets d'humeur". D'ailleurs je m'étais même juré de ne pas en faire car je souhaitais que ce blog soit avant tout un lieu pédagogique.

Mais parfois, il y a des courroux qui vous immerge dans une frustration trop grande... Et là je ne connais qu'un seul remède : exprimer sa colère et passer à autre chose. Je m'en vais donc ici expliquer en quoi le Web 2.0 est une vaste supercherie, espérant tout de même apporter une petite pierre pédagogique à la montagne de polémiques qui s'amoncelle sur le net.

I - Un bref historique de l'affaire pour ceux qui n'aurait pas suivis :

Mon courroux est partis d'un billet du blog de Bernard Sady qui montrait notre cher M. Lefebvre hésiter sur une question sur le Web 2.0 de Jean-Jacques Bourdin. J'ai d'ailleurs pu commencer à y exprimer mon désaccord sur le sujet.

Aujourd'hui c'est sur le site d'ASI que je vois récidiver l'affaire avec notre cher M. Hamon... :-(

Un article ouvre le débat sur Rue89 et mentionne un billet du célèbre bloggeur "pressecitron"
pour faire un peu contraste avec la raillerie ambiante.

II - En quoi le Web 2.0 est une supercherie ?
Le Web 2.0 est un concept marketing creux. Et il est creux car il n'a aucun fondement !!! Tout ce qui définit le Web 2.0 existait déjà il y a 10 ans (je pourrais même dire depuis 30 ans si on considère le minitel dans notre analyse. Qu'était le minitel rose si ce n'était pas déjà de l'interactivité en ligne ?). L'interactivité puisque c'est de cela dont il s'agit existait donc déjà d'un point de vu fonctionnel. Puis le nombre d'utilisateurs grandissant nous a permis d'atteindre la masse critique pour que nous passions d'une "interactivité fonctionnel" à "ne interactivité de fait". Ce phénomène est bien connu des innovateurs. Une innovation si elle se veut pérenne dans le temps doit franchir le fossé qui sépare les adopteurs précoces (early adopter) des pragmatiques (early majority).

CF Geoffrey A. Moore (Crossing The Chasm - 1991)


Pour autant est-il nécessaire d'inventer un concept marketing à chaque fois qu'une innovation passe le fossé ? Quand les téléphones portables se sont démocratisées le GSM a pris une nouvelle dimension... Pour autant est-ce qu'il est nécessaire de parler du GSM 2.0 ? Non !!!

Alors pourquoi parler du web 2.0 ? Et surtout pourquoi lui inventer autant de cousins ? L'entreprise 2.0 ? Le manager 2.0 ? La RH 2.0 ? La ville 2.0 ? ...etc.
Comprenons-nous bien... c'est bien le terme de 2.0 que je qualifie de supercherie ! Pas le contenu des sites et ni celui des articles...! ;-)

Personnellement ce que je préconiserais c'est de passer par une phase d'interrogation (voir même de recherche) sur ce qui nous paraît nouveau afin de bien être sûr de savoir de quoi on parle...! C'est par exemple la posture de David Abiker qui s'interroge ici sur sa facebook amitié avec Julien Dray (ma réponse à son interrogation ici). Il aurait été aisé de parler d'amitié 2.0... Merci David de ne pas l'avoir fait ! ;-)

III Retour sur l'affaire et questions ouvertes à la discussion :
A présent que la supercherie est démasquée...
- A M. Bourdin : Pensez-vous que votre question trouvait sa légitimité dans votre talk show (bientôt renommée "interview politique 2.0 ;-P) ? Pourquoi ne pas inventer la radio 2.0... RMC n'est-elle pas la radio de l'interactivité !? ;-P

- A tous les commentateurs de la blogosphère :
Allez vous longtemps cacher le citoyen qui est en vous derrière votre pseudo et votre avatar ? Ne pourrait-on pas être plus constructifs et de meilleur foie dans nos commentaires ?

- A la blogosphère :
Ne pourrait-on pas être plus accessibles aux visiteurs lambda et arrêter de cultiver (et d'encenser) un petit bout de terrain culturel à l'abri de tous ?

- A ASI en particulier :
Votre rôle est de décrypter les médias... Alors pourquoi poser une vidéo tel que sans vous poser la question de la légitimité de la question du journaliste ? La blogosphère est un média à part entière... pourquoi ne pas en faire la critique et l'analyse du traitement médiatique qu'elle produit ? Il me semble qu'il y aurait beaucoup à dire... Notamment sur les raisons qui poussent la blogosphère à adopter les même réflexes que la presse traditionnelle en s'enfermant sur des sujets qui n'intéressent qu'elle...?

Et le lean six sigma dans tout ca...!? Aucun rapport...! J'aurais pu tenter de faire un rapprochement avec le lean et le gaspillage occasionné par la perte de temps que génère la polémique mais je n'aurai pas fait mieux que cet article et à vrai dire je suis "vidé" ! ;-)

6 commentaires:

  1. En me relisant je suis mort de rire...
    Ce billet c'est un peu "une tempête dans un verre d'eau" ...! lol ;-)

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  2. Bonsoir Florent,
    Effectivement, tu as fais très fort... Mais tu as tellement raison. En tous cas, c'est beaucoup plus précis que ce que tu avais écrit dans ton commentaire sur mon blog.
    C'est cela que j'aurais aimé que Lefèbvre explique sur RFM.
    Je relaie ton article sur mon blog, car il est vraiment très bien.

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  3. J'ai peut-être tort, mais je vois une évolution du Web depuis que je l'utilise (une quinzaine d'années). Exemple je fais une différence entre la page perso (où l'internaute était le seul à écrire), et le blog, par exemple.

    Si on vous suit, la télé est interactive puisqu'il y a une télécommande.

    Gilles Klein
    Journaliste à Arret sur Images (et par ailleurs blogueur LeMondeduBlog.com, ex Pointblog.com ouvert en 2003)

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  4. Je ne vois pas de différences entre le site perso et le blog. La fonctionnalité de l'interactivité était déjà présente sur les sites perso... Il appartenait alors aux blogeurs de l'utiliser. Mais comme le nombre d'internautes était "ridicule" l'utilisation n'en était pas justifiée. Revenez dix ans en arrière et ouvrez le site Facebook : et vous mettez la clé sous la porte en moins de temps qu'il ne faut pour le dire (C'est un autre phénomène bien connu des innovateurs qui s'appelle la fenêtre d'opportunité...).

    Oui c'est la même chose pour la TV mais vous faites un raccourci trop rapide... L'utilisation et l'importance de la TV n'était pas la même au démarrage qu'aujourd'hui. Le fait que la TV n'était présente que dans les foyers les plus favorisés avait un impact certains sur le contenu des programmes et la façon même de regarder les programmes. Côté TV il y avait moins d'enjeux et côté téléspectateur c'était un privilège de regarder la TV. Aujourd'hui à l'ère de la TV 2.0 ;-P vous n'êtes pas sans savoir que les enjeux sont devenus très important (ce qui a eu un impact sur le contenu des programmes) et du point de vu du téléspectateur a également évoluer. La TV n'est plus un outil de culture et d'information c'est devenu un outil de loisir (je dirais même de l'oisiveté ;-). Donc vous voyez que l'objet TV a évolué et s'est fait entrainer par quelque chose qui le dépasse... Et ce quelque chose qui le dépasse est le fruit de la masse critique. Le jour ou la TV était présente dans tous les foyers : l'objet TV devait changer inexorablement de destiné...

    L'objet de la TV n'est pas le même que celui d'internet. La TV est un média qui diffuse alors que le web repose nativement sur les réseaux (de serveurs, de FAI, de chercheurs, de développeurs, d'internautes...etc.). Donc je parlais d'interactivité de fait pour le web... mais j'aurais parlé d'évolution de fait si j'avais eu un champ d'observation plus large...! ;-)

    Dernier point... Je ne nie pas l'évolution du web mais plutôt le terme de 2.0. Le terme 2.0 sous entend qu'il y aurait des fonctionnalités supplémentaires... ce qui n'est pas le cas !

    A mon sens : Jean-Jacques Bourdin aurait mieux fait à mon sens de poser la question : "Quelles sont les évolutions majeures du web depuis 10 ans ?"

    Merci à vous d'enrichir le débat...

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  5. Oui tout à fait d'accord.
    L'intérêt du terme 2.0 n'était pas tant son contenu mais le fait qu'il montrait qu'à un moment donné on essayait de prendre une direction nouvelle. Attention : quand je dis direction nouvelle ça ne veut en rien dire idées nouvelles. Appliqué à l'entreprise le 2.0 c'est des concepts qui ont 40 ans, les technologies sont, comme tu le dis, tout sauf récentes etc...
    A un moment donné il faut une sorte de banière pour regrouper de manière cohérente la multiplicité d'initiatives allant plus ou moins dans le même sens. Peut être aussi parce qu'en tant qu'êtres humains on aime bien bouger en troupeau également.
    Maintenant que, à mon avis, la cristalisation a eu lieu, il m'est avis qu'on va retourner à l'essentiel et oublier l'étiquette. Car la réalité derrière n'a effectivement rien de neuf.

    L'entreprise 2.0 reste une entreprise, le marketing 2.0 a toujours pour but de faire vendre et une campagne politique 2.0 se termine toujours en comptant les bulletins non ?

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  6. @ Bernard :
    Pour moi la différence entre un billet sur mon blog et un commentaire est le niveau de maturation du sujet dans mon esprit... Je m'explique : Lorsque je fait un commentaire : c'est du spontané, j'écris ce qu'il me vient à l'esprit sur le moment (D'où le manque de détail de mon commentaire). Alors qu'avant de rédiger un billet sur mon blog je muris longuement le sujet afin d'être sûr d'en avoir fait le tour pour être à même d'en "livrer la quintessence" (bon là je m'y crois un peu... ;-).
    En tout cas : je suis ravis que mon billet t'enthousiasme à ce point ! ;-P

    @ Bertrand :
    Effectivement l'étiquette est importante d'ailleurs dans le "monde de l'innovation" on dit que tant qu'une innovation n'a pas de nom qui permette de l'identifier : celle-ci n'existe pas !
    Mais en même temps je trouve qu'il est un peu facile de se suffire de la bannière marketing et d'occulter l'aspect pédagogique. Avec ce travers (qui consiste à utiliser le terme de 2.0 et qui reste très répandu, à commencer sur votre blog ;-) : des concepts très riches mais aussi très anciens se retrouvent affilié au web alors qu'il n'en ait rien... (Pour un exemple voir les articles récents de Bernard Sady sur "l'Entreprise du 3ème Type").

    En conclusion : si j'avais une baguette magique : je ferais disparaître tous les 2.0 de la toile ;-P

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